Les éditions rares de Molière : À la poursuite des trésors de la bibliophilie
Plongez dans l’univers fascinant des Molière éditions rares, entre enchères, anecdotes et secrets de bibliophiles. Découvrez un patrimoine vivant.
La salle d'enchères retient son souffle. Sur la table, un petit volume relié plein maroquin rouge, doré à l'or fin, fait l'objet de toutes les convoitises. Le marteau s'abat : « Adjugé, 128 000 euros ! » Ce n'est pas un manuscrit médiéval, ni un incunable, mais une édition originale de « Tartuffe », imprimée en 1669. Dans les yeux du collectionneur vainqueur, on lit l'éclat d'une passion séculaire : celle des amateurs de livres anciens, de livres rares, et plus encore, des « Molière éditions rares ».
Molière, enfant chéri de la bibliophilie française
Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, n'est pas seulement le père du théâtre classique français. Il est aussi, à sa manière, une légende de la bibliophilie. Ses œuvres, souvent publiées de son vivant dans des formats modestes, sont aujourd'hui recherchées comme de véritables reliques. Les « Molière éditions rares » fascinent par leur histoire, leurs anecdotes et leur capacité à traverser les siècles, parfois maculées d'encre, parfois parées de reliures précieuses.
Imaginez : un exemplaire de la première édition du « Misanthrope » (1667), glissé jadis dans la poche d’un marquis, retrouve aujourd’hui une seconde vie dans une bibliothèque privée. Ou encore, la surprise d’un étudiant découvrant à la BNF un exemplaire annoté par un comédien du XVIIIe siècle. Autant de mini-histoires qui font de chaque livre ancien une aventure unique.
Les tirages originaux : entre rareté et légende
Pour les bibliophiles, toutes les éditions de Molière ne se valent pas. Les plus convoitées restent les tirages originaux, parus du vivant de l’auteur. À l’époque, la censure et les querelles de cour rendaient chaque publication incertaine, ce qui explique la rareté de certains titres. Prenons l’exemple du « Tartuffe » : interdit dès sa création, il ne paraît sous forme imprimée qu’en 1669, après trois versions et de multiples rebondissements. Les exemplaires de cette première édition, souvent mutilés ou disparus, sont aujourd’hui des trésors absolus.
La plupart de ces éditions étaient imprimées à Paris, chez des libraires comme Pierre Le Monnier ou Jean Ribou. Petits formats in-12 ou in-8, papier d’époque, typographie serrée : chaque détail compte. Certains recueils, comme les fameuses éditions collectives de 1682 ou 1734, sont également très prisés, notamment lorsqu’ils comportent des frontispices gravés ou des reliures armoriées.
« Les éditions originales des comédies de Molière sont si rares que leur prix, lors des ventes publiques, dépasse fréquemment celui des grands incunables. »
– Catalogue de la vente Pierre Berès, 2006
Portraits de collectionneurs et histoires de trouvailles
Dans l’univers feutré de la bibliophilie, certains noms résonnent comme des légendes. Pierre Berès, le plus célèbre libraire-collectionneur français du XXe siècle, avait fait des « Molière éditions rares » l’une de ses marottes. Son exemplaire du « Tartuffe » en reliure aux armes, adjugé à un prix record en 2006, continue de faire rêver les amateurs.
Plus récemment, on raconte qu’un particulier du Sud-Ouest aurait déniché, lors d’un vide-grenier, un recueil de pièces de Molière de 1682, oublié dans une valise poussiéreuse. Après expertise, il s’agissait d’un exemplaire à grandes marges, en reliure de l’époque, estimé à plus de 30 000 euros. De telles histoires nourrissent l’imaginaire des chasseurs de livres rares et rappellent que la fortune sourit parfois aux curieux.
À savoir : Les experts recommandent de toujours vérifier la provenance, l’état et l’authenticité d’un livre ancien avant d’envisager un achat important. Les fausses éditions originales et les reliures rapportées ne sont pas rares sur le marché !
Reliures, provenances et manuscrits : l’art du détail
Au-delà du texte, ce sont souvent les reliures et les provenances qui font la valeur d’un exemplaire. Une édition originale de « L’Avare » en reliure mosaïquée du XVIIIe siècle, portant l’ex-libris d’un académicien, vaudra bien plus qu’une simple brochure dépareillée. Certains collectionneurs poussent l’exigence jusqu’à rechercher des exemplaires ayant appartenu à des personnalités : comédiens de la Comédie-Française, bibliothécaires royaux, voire Molière lui-même – rêve suprême, mais quasiment inaccessible.
Quant aux manuscrits, ils relèvent du miracle. Aucun manuscrit autographe complet de Molière ne nous est parvenu, mais quelques fragments, lettres et documents administratifs subsistent. Leur apparition sur le marché provoque toujours une émotion rare, tant ils permettent de toucher du doigt l’intimité du dramaturge.
- Reliures d’époque : maroquin, veau, chagrin, parfois ornées de fers spéciaux.
- Provenances prestigieuses : bibliothèques princières, grandes familles, comédiens célèbres.
- Exemplaires annotés : témoignages uniques sur la réception des œuvres.
Incunables et Molière : une confusion fréquente
Il arrive que des vendeurs peu scrupuleux qualifient à tort certaines éditions de « Molière incunables ». Or, ce terme désigne les livres imprimés avant 1501, bien avant la naissance du dramaturge. Les véritables incunables de théâtre français sont donc antérieurs à Molière, mais la confusion, volontaire ou non, persiste dans certains catalogues en ligne.
Questions fréquentes
- Qu’est-ce qui fait la valeur d’une édition rare de Molière ?
La valeur dépend de plusieurs critères : l’ancienneté (édition originale ou très ancienne), l’état de conservation, la rareté (certains titres n’ont survécu qu’en quelques exemplaires), la provenance (ex-libris, reliure d’époque) et parfois les annotations manuscrites. Un exemplaire en parfait état, avec une belle reliure et une histoire prestigieuse, peut atteindre des sommets. - Comment reconnaître une vraie édition originale de Molière ?
Il faut vérifier la date d’édition, le nom de l’imprimeur, la typographie et la collation des pages. Les catalogues spécialisés et les bibliothèques patrimoniales publient des descriptions précises. En cas de doute, faire appel à un expert en livres anciens est recommandé. - Quel est le prix moyen d’un livre rare de Molière ?
Tout dépend de l’édition et de l’état : une édition originale en bon état peut dépasser 50 000 euros, tandis que des éditions collectives ou plus tardives se négocient entre 1 000 et 10 000 euros. Les exemplaires remarquables, avec reliures ou provenances exceptionnelles, battent régulièrement des records. - Où peut-on voir ou acheter ces livres rares ?
Les grandes maisons de ventes aux enchères (Drouot, Sotheby’s, Christie’s), les librairies spécialisées et certains salons du livre ancien proposent régulièrement des « Molière éditions rares ». Il est aussi possible de consulter de riches collections publiques à la BNF ou à la Bibliothèque de l’Arsenal.
Conclusion : La magie intacte des « Molière éditions rares »
Feuilleter une édition rare de Molière, c’est toucher du doigt la France du Grand Siècle, sentir le parfum du papier ancien, imaginer les mains qui l’ont tenu avant nous. Pour les bibliophiles, ces livres rares incarnent à la fois la passion du collectionneur et la mémoire d’un patrimoine vivant. Au fond, chaque « Molière édition rare » est un pont jeté entre les siècles – une invitation au voyage dans le temps, à travers l’art de la reliure, la patine du papier, la magie des mots. Pour ceux qui souhaitent approfondir leur découverte du monde des livres anciens, ou rêvent de trouver leur propre trésor, des ressources spécialisées comme Dodecade sont une porte d’entrée incontournable dans l’univers fascinant de la bibliophilie.